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S&M - part 2
15 juin 2005

Welcome in Paris Nord (nov 2000)

 
Amsterdam, le 15 novembre 2000

Salut.

Dans une semaine exactement, je vais descendre du train, écouter ce message exprimé en plusieurs langues qui dira ... "Welcome in Paris Nord, Bienvenue à Paris Nord, Wilkommen in Paris Nord", regarder une dernière fois ce train rouge sang qui a rythmé 4 années de ma vie et marcher sur ce quai, en ne regardant plus derrière moi.

L'estomac sera noué et les yeux mouillés. Mais la page sera définitivement tournée. Et ca va être fort.

Mes parents seront là, me conduiront chez moi, et non plus chez eux, et une fois seul, je m'allongerai sur mon matelas et contemplerait mon plafond avec l'envie de repenser à tout ce que j'ai vécu, aimé, souffert et detesté durant ces années loin de la maison.

La musique emplira le studio, et les projets ma tête.

Et cette impression, qui va me nouer l'estomac, d'avoir atteint mon but, sans encore tout à fait le réaliser va me faire me sentir mal. Et trop bien sans doute.

Je penserai à ce garcon qui me trotte dans la tête, à cette relation qui de relation amants à distance devrait évoluer vers une relation de potes ou d'amoureux. Je ne le sais pas encore, je suis indéterminé.

J'enfilerai alors ma parka, fermerai la porte et flanerai dans les rues animées de Bastille, m'assierai dans un café et regarderai le temps qui passe au rythme des passants et des voitures.

Seul. Parce que je veux l'être. Seul, parce que je dois me retrouver.

Seul, parce que ce moment est à moi, et que je ne veux pas le partager.

Je rentre pour moi.

Puis, un ami passera à la maison, apéro, puis repas. Discute et bonheur en perspective.

Je me coucherai, contemplerai ce plafond qui va devenir mon quotidien, et je noierai mon bonheur, mes angoisses et mon déracinement dans un sommeil qui tardera certainement à venir.

Seul, parce que je rentre pour moi, seul parce que je veux être heureux seul.

Seul, parce que ce soir là, je ne veux pas que l'on me voit pleurer.

Le lendemain, je me réveillerai à l'aurore, premier réveil de parisien, début d'une longue série. Et je ne réaliserai pas, sans doute, que ma vie a changé. Le coeur battra sans doute plus fort que d'habitude, et je tacherai de trouver une occupation. Il faudra que je retrouve mon rythme, que je m'habitue aux bruits de l'immeuble. Je m'extiperai alors de mes songes et j'ouvrirai la fenêtre pour écouter Paris.

Paris qui m'a trop manquée.

Je crois que je vais le toucher ce bonheur. Et je suis fier de l'atteindre seul. Parce que passé ce moment d'egoisme, je sais que je suis prêt à le partager. Et que je le partagerai avec celui qui le méritera et avec ceux qui me sont chers.

Dans une semaine, jour pour jour, je descendrai de ce train, et lorsque la voix venue de nulle part, et qui d'habitude se fondait dans le brouhaha, me dira "Bienvenue à Paris Nord" , elle ne parlera plus que pour moi. Et je prendrai mon temps pour quitter le quai. Parce qu'à partir de ce jour, j'aurai tout mon temps. Et que cette mélancolie qui m'oppressera devra être savourée comme il se doit.

Je serai fier d'être rentré, d'avoir refait le pas, et de me retrouver moi-même, dans cette ville que j'ai fui un jour d'hiver 96, croyant qu'elle m'était à jamais interdite.

Je rentre parce que je suis libre. Je rentre et je suis heureux.

Bises.

Oli.

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Commentaires
O
Oh la jolie note. On se connait pas mais je me permets de répondre, juste parce qu'elle réveille en moi quelques pensées que j'essaie de garder de côté. (La fuite. Son caractère vain parfois, et la solution à tous les problèmes d'autres fois.)<br /> <br /> Je suis persuadé qu'avec ton état d'esprit, tu trouveras ce que tu dois trouver à Paris.<br /> <br /> Bienvenue à Paris Nord alors.
T
eh ba ... <br /> <br /> Moi j'ai pas de plafond quand je suis couché ... comment c'est possible ? lol mystère ;)
T
J'ai Radiohead en fond, en lisant ta lettre, je le vois, marcher dans Montmartres, en larmes, je me vois arrivant a Rouen, territoire inconu que je ne veux plus quitter, je te vois, du côté de la bastille, et dans ton lit... Comme si la grande ville était décidément trop grande, trop froide...
S&M - part 2
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